4 questions à Jérôme Notin

Depuis 2018, Bouygues Telecom et le gouvernement collaborent avec cybermalveillance.gouv.fr, en s’engageant sur des enjeux cruciaux tels que la cybersécurité, la parentalité numérique et l’usage des réseaux sociaux. Jérôme Notin, directeur général de cybermalveillance.gouv.fr nous en parle :

Pouvez-vous nous présenter les missions et services de Cybermalveillance.gouv.fr ?

Cybermalveillance.gouv.fr est la plateforme du Groupement d’Intérêt Public Action contre la cybermalveillance (GIP ACYMA). Ce dispositif national a pour missions : l’assistance aux victimes d’actes de cybermalveillance, la protection des organisations, la sensibilisation aux risques numériques et l’observation de la menace sur le territoire français. En 2024, Cybermalveillance.gouv.fr a accueilli 5,4 millions de visiteurs uniques sur son site Internet et plus de 420 000 personnes ont réalisé un parcours d’assistance.

Nos missions principales sont :

• L’assistance aux victimes d’actes de cybermalveillance via le « 17Cyber » : le service de diagnostic et assistance aux victimes pour tous les publics : particuliers, entreprises et collectivités.
  Disponible 24h/24 et 7j/7, le 17Cyber permet aux victimes d’identifier la nature de la menace à laquelle elles sont confrontées, de recevoir des conseils de première urgence et si la menace le nécessite, de bénéficier d’une remédiation technique en étant mis en relation avec un prestataire de confiance et d’être accompagné avec un policier ou un gendarme par tchat pour engager une démarche de judiciarisation.
• La sécurisation des entreprises, collectivités et associations via « Mon ExpertCyber » : le service d’accompagnement à la sécurisation pour les clients professionnels par des prestataires labellisés
• La sensibilisation/prévention des publics aux risques numériques et aux bonnes pratiques
  Notamment, via notre e-sensibilisation pour tous les publics « SensCyber » et par une multitude de contenus de prévention/sensibilisation (fiches, vidéos, mémo, etc.) sur les menaces et bonnes pratiques disponibles gratuitement sur notre site.

Le 17Cyber, comment ça marche ?

Imaginez, en consultant votre relevé bancaire, que vous constatez des transactions en ligne que vous n’avez pas effectuées. Le bon réflexe : vous vous rendez sur 17cyber.gouv.fr. Puis, vous vous laissez guider :

1. En quelques clics, vous faites le diagnostic de votre situation et découvrez que vous êtes victime d’un piratage de compte bancaire.
2. Vous recevez des recommandations adaptées à votre situation, par exemple pour faire opposition auprès de votre banque.
3. Via le chat, vous pouvez contacter un policier ou un gendarme qui va vous expliquer comment déposer plainte et vous orienter vers le bon service (par exemple vers l’outil de signalement Perceval s’il y a également eu des utilisations frauduleuses de carte bancaire).

Vous êtes ainsi accompagné à chaque étape !

En quoi le service 17cyber est-il innovant ?

La nouveauté, c’est qu’il s’agit du premier guichet unique de la cyber qui offre l’ensemble des services. Il réunit l’ensemble des dispositifs d’assistance aux victimes pour accompagner ces dernières tout au long de leurs démarches : du diagnostic pour identifier le problème jusqu’à l’aide technique et l’aide à la judiciarisation. Selon la menace, 17Cyber propose des conseils personnalisés et oriente vers le bon service, par exemple Pharos pour signaler des contenus illicites sur internet, Perceval pour signaler une fraude à la carte bancaire ou encore Thésée pour déposer plainte à la suite d’une escroquerie en ligne. Autrement dit, plutôt que de chercher à qui s’adresser en cas d’atteinte numérique, vous avez un seul point d’entrée simple et efficace accessible 24h/24 et 7j/7 : 17cyber.gouv.fr.

Parmi les demandes d’assistance que vous recevez, quelles sont les cybermenaces les plus courantes ?

En 2024, l’hameçonnage, aussi appelé phishing, reste la menace prédominante avec 64 000 demandes d’assistance . Cette technique consiste à récupérer des informations sensibles telles que des mots de passe ou des numéros de carte bancaire en se faisant passer pour un tiers de confiance. Aujourd’hui, elle prend de multiples formes, de la fausse livraison de colis à la fraude au faux remboursement.
Outre le phishing, on observe une forte augmentation des violations de données personnelles. Ce phénomène touche non seulement les organisations, mais aussi les particuliers, pour lesquels il s’agit de la 4ème cybermenace en 2024, avec 12 400 demandes d’assistance, soit 82 % de plus qu’en 2023. Et il y a fort à parier que ce risque va s’intensifier dans les années à venir, notamment avec l’augmentation récente des fuites de données.

Si vous pouviez donner 4 conseils pour se prémunir des cybermenaces, quels seraient ils ?

Tout d’abord, la règle d’or : ne cliquez jamais sur les liens dans les e-mails ou SMS que vous recevez et faites bien attention car les messages sont de plus en plus ciblés et personnalisés.
Ensuite, utiliser des mots de passe différents pour chaque service et suffisamment long et complexe, utilisez idéalement un gestionnaire de mot de passe pour les enregistrer.
Puis, pensez à mettre à jour vos appareils pour éviter qu’ils ne soient vulnérables aux attaques. Les mises à jour contiennent en général des correctifs de sécurité.
Enfin, faites des sauvegardes régulières de vos données, en particulier de vos souvenirs personnels comme les photos de famille ou de vacances car leur valeur sentimentale ne pourra être remplacée en cas de destruction.