Quelles interactions avec l’IA générative ?

Thème phare de l’édition 2024 du CES, l’IA générative est partout et nombreuses sont les possibilités qu’elle pourrait offrir. Au sein de l’Innolab, nos équipes réfléchissent aux futurs usages des technologies.

Thomas Foucher, Responsable technique Programme IA génératives chez Bouygues Telecom nous explique la façon dont nous pouvons interagir avec l’IA générative.

Un sujet qui nous intéresse particulièrement : l’évolution de nos interactions avec les systèmes numériques. Nous n’interagissons évidemment pas de la même manière avec une appli sur un smartphone qu’avec notre télévision, et cela influence grandement le type d’expérience que peut proposer une technologie.

La force de l’IA générative c’est la personnalisation, la sensation d’avoir un système qui nous comprend et est capable de répondre de manière convaincante, même aux questions les plus farfelues. Pourtant les LLM (Large Language Models ou grands modèles de langage), la technologie qui se cache derrière les IA génératives textuelles, sont apparus plusieurs années avant le succès qu’elle rencontre aujourd’hui. En effet, il aura fallu attendre sa mise en forme dans un produit, une expérience, une interface : Chat GPT.

Après coup, cela paraît évident : quoi de mieux qu’une interface de chat pour tirer profit d’un système qui sait reproduire de manière convaincante le langage humain. L’utilisateur a le sentiment d’avoir un véritable interlocuteur face à lui. La liberté est totale, l’utilisateur peut questionner le système avec les formulations de son choix (ce qui a bien sûr amené les internautes à jouer avec cette liberté, qui génère parfois des réponses aberrantes de la part du système).

Mais une interface de chat, c’est demander beaucoup à l’utilisateur. Il faut mettre en ordre ses idées et, comparé à la simplicité d’un bouton, cela peut rapidement devenir une friction. Pour indiquer nos préférences, il est souvent plus facile de paramétrer quelques filtres plutôt que de préciser toutes ses attentes dans une phrase. C’est encore plus flagrant lorsque vient la réponse. Présenter des informations parfois complexes au format texte est souvent peu clair. Et c’est davantage le cas à l’oral, notamment avec les assistants vocaux qui ont tendance à donner des tas d’informations d’une voix monocorde. On s’y perd donc souvent.

L’interface de l’IA générative devra donc aller plus loin que le chat. Au sein de l’Innolab, nous imaginons les moyens de transmettre l’information plus rapidement en mixant les interfaces classiques, qui restent le plus efficaces pour interagir rapidement avec l’utilisateur, et les modes plus ouverts comme la voix.

Cela pourrait, par exemple, prendre la forme de petits blocs d’informations, générés à la volée, qui apparaissent à l’écran pour vous donner exactement ce que vous cherchez : la météo du jour, les nouvelles du monde, un rappel de votre prochain rendez-vous… Le tout sans avoir à poser une question spécifique ou à lire des paragraphes entiers.

Ce concept de widgets n’est pas nouveau, mais l’idée de les générer dynamiquement, en fonction des besoins et des interactions de chaque utilisateur, pourrait transformer notre relation avec l’IA. Ces widgets personnalisés offriraient une réponse visuelle et interactive à nos demandes, rendant l’information non seulement plus accessible mais aussi plus agréable à consulter.
Imaginez un widget météo qui vous montre non seulement la température mais aussi des conseils vestimentaires en fonction de votre emploi du temps, ou un widget d’actualités qui apprend à filtrer les sujets selon vos intérêts.

Mais l’objectif est clair : rendre la technologie non seulement plus intelligente, mais surtout plus utile et plus agréable pour tous. Que les IA ne se contentent pas de répondre à nos questions mais qu’elles anticipent nos besoins et nous présentent l’information de manière intuitive et personnalisée. Les possibilités d’interactions avec les IA sont immenses. Il reste encore beaucoup à inventer.